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Randonnée Bertrix – Orval de 50km

En juin 2020, on avait prévu un ami et moi de se faire une « petite » marche de 50km entre Bertrix et Orval basée sur le GR129, deux petits villages en Belgique pas trop loin de chez moi. Si vous ne connaissez pas le lieu de départ c’est normal. Par contre si la bière vous intéresse, le lieu d’arrivée vous a sûrement plus parlé. Quoiqu’il en soit je vous raconte comment j’ai préparé et vécu la journée.

La préparation

Tous les deux, même si de mon côté j’ai déjà fait quelques marathons, aucun de nous n’avions jamais fait cette distance et encore moins en mode randonnée où les 15-20km étaient plutôt notre moyenne « habituelle ».

Bref, nous n’étions pas complètement inconscients non plus vis-à-vis de ce défi et l’on a donc pris le temps de réfléchir sur quoi prendre en faisant une liste et comment organiser cette journée. On se doutait bien qu’on mettrait au minimum 10h (5km/h), sûrement 12h avec les pauses dans le meilleur des cas. Pas pareil que de courir un marathon (42,195km) en 4h ou moins même si la distance est fortement similaire.

Après coup, je peux même vous dire que cette liste s’est avérée réaliste et plusieurs objets manquants se sont fait sentir. On y pensera pour une prochaine fois. On a aussi dû supprimer des choses avant de partir car trop prévoyant. On part moins de 1 jour, pas 2 ou 3.  Pour être sûr de ne rien oublier, j’ai enregistré des notes vocales tout au long de la journée pour vous livrer la checklist parfaite lors d’un prochain article. Et accessoirement pour l’avoir pour moi aussi pour la prochaine fois ;-)

Niveau logistique, comme c’était un tracé avec un point d’arrivée du point du départ, on avait été poser ma voiture à l’arrivée. Le jour J on avait prévu d’aller avec la voiture de mon ami jusqu’au point de départ. On s’est dit après coup que bon, il faudrait quand même vraiment se poser la question de l’intérêt de préférer faire une boucle ou non histoire de se faciliter la vie… Si comme nous, vous vous dites que c’est cool les GR (chemins de grande randonnée). Vous avez un tas de solutions :

Vous pouvez prévoir votre trajet via leur carte interactive ou via des applications comme Osmand.

Découvrez OsmAnd sur cette vidéo.

On a également vérifié avec le GPS qu’on comptait utiliser pour marcher le point de départ et d’arrivée avec le tracé GPX (un format classique de fichier qui reprend des points GPS) que l’on avait chargé. Pas toujours possible mais vu que c’était le cas, autant le faire et s’éviter de perdre du temps à chercher surtout que là il faisait jour et que l’on allait commencer de nuit. Combiné aux marques des GR blanche et rouge à chaque croisement, on ne devrait pas trop se tromper.

Les premières heures

Comme on savait qu’elle allait être longue, on est parti tôt. Pas envie de terminer à pas d’heure genre 23h et de devoir se presser. On avait prévu de se lever à 3h du matin mais l’excitation aidant, on s’est même levé à 2h30 finalement. On a ainsi pu commencer à marcher à 3h45.

Nos frontales allumées, on prend en main notre GPS, un Garmin Edge 530 prêté pour l’occasion par une connaissance. J’apprends à mieux sentir le système de navigation intégré même si j’avais déjà un peu testé la veille. C’était pour moi une première d’avoir ce type d’appareil avec cartographie intégrée. Je veillais donc à ne pas faire de fausse manipulation. En bon sportif connecté que je suis, j’aurais été dégouté de ne pas avoir mon tracé entier à mettre en ligne pour après ;-)

Photo du GPS Garmin Edge 530
Le Garmin Edge 530 réglé en contraste minimum (au contraire de cette photo) pour durer toute la journée.

Il fait frais. On avait heureusement regardé les températures et on avait donc choisi de démarrer avec nos pulls que l’on gardera au final toute la journée de manière inattendue! On s’est vite dit que l’on ferait une pose tous les 10km. Une bonne tape sachant que notre moyenne de 4km/h nous a fait faire en un peu plus de 2h. Il faisait déjà clair et on est tombé sur finalement sur une petite table de pique-nique. Pareil à 20km.

Les kilomètres augmentent lentement mais sûrement. On oublie qu’il est encore tôt… À 8h00 on a quand même déjà avalé 20km lors de la 2ème pose. On avance globalement à la vitesse de 10km par deux heures. On profite également que le temps est sec. On sait qu’il va pleuvoir et on ne sera pas déçu. Enfin heureusement on a encore quelque heures devant nous à ce sujet.

Pause à 9h00 après 20km

On continue notre petit bonhomme de chemin. Depuis 5h00 où il fait clair, on profite des magnifiques paysages verts et colorés (on serait déjà en automne ???), de la forêt paisible et des quelques montées. Pratique le GPS annonce les difficultés du jour même s’il ne sera pas super précis à ce sujet. On a sûrement du mal l’utiliser. En tout cas, on n’entend ni voit âme qui vive avant 8h30. Au final au aura vu aucun marcheur sur notre tronçon et à peine quelques voitures. La seule exception est la traversée de Florenville sur la fin. On rencontrera aussi quelques lieux insolites et abandonnés.

Histoires d’eau

Et on arrive finalement à 11h00 où le ciel se couvre et où les premières gouttes tombent. On tente de résister sans le poncho le plus longtemps possible, enfin surtout moi. Mais à 11h30 impossible d’y couper et je dois le mettre aussi alors que ça tombe déjà bien.

Autre problème de taille, j’ai été trop optimiste sur le fait de pouvoir recharger ma bouteille d’eau dans des fontaines, robinets dans les refuges, cimetières,… Mais au final, on ne tombe sur rien. Mon acolyte à un système de gourde avec tuyau de 2L, moi une gourde en métal de 750ml et on est tous les deux à sec sous la pluie…

Je me dévoue pour aller chez l’habitant et trouver une bonne âme qui malgré le contexte COVID nous remplira nos gourdes. Je dois faire 2 ou 3 essais mais une petite ferme qui nous avait donné bon espoir nous a donné raison. Une gentille dame m’a ouvert et n’a pas hésité très longtemps. Elle conclura avec humour en me disant que le temps était idéal pour notre escapade.

Nous voilà rechargé en eau. Pas vraiment idéal pour moi de boire à peine 1,5L alors que l’on va sur nos 30km, j’en aurais déjà bu au moins 3L si j’avais couru un marathon à même distance… Je sais déjà que je risque d’avoir de sérieuses crampes d’ici la fin de la journée si je n’en trouve pas plus. Et je n’en trouverai pas plus.

Arrêt boustifaille

Arrive le temps de midi. On voulait absolument atteindre les 30km ce qui nous amène à faire cette grosse pause vers 13h00. On ne le savait pas mais on était déjà à 40, la faute au GPS qui était visiblement dans un jour pessimiste. Pas de refuge ou table de pique-nique mais un arrêt de bus bien sympathique en brique rose style toulousain (oui mon savoir en matière d’architecture est nul, on se débrouille comme on peut :-D) à Lacuisine, ça ne s’invente pas…

Le début des courbatures

On repart repus mais on commence à sentir les courbatures dans les jambes. La pluie continue son oeuvre et ne s’arrêtera jamais jusque la fin vers 16h00. La volonté est là de vouloir arriver au bout de nos 50km sans arriver trop tard et sans trop non plus se presser. Pour rappel, on s’imagine être à 30km à ce moment-là à cause de notre GPS. On avance donc toujours à une allure comprise entre 4 et 4,5 kilomètres par heure (alors que l’on était à 5km/h en vrai).

Notre petite promenade sur le GR129 rejoint depuis fin de matinée le GR16 qui est pour moi un bon souvenir puisque j’avais eu l’occasion en 2012 de marcher 100km de celui-ci en une semaine. C’est donc de nombreux villages que l’on traverse que je connais déjà. Les Épioux, Lacuisine pour notre arrêt à midi, puis Martué, Florenville sont autant d’endroits que je connaissais déjà et qui me rappellent avec nostalgie de nombreux souvenirs.

Juste après le diner, petit passage en dehors de la forêt près de Florenville

Vers 14h00, la pluie s’intensifie et ça devient désagréable mais on s’accroche, on veut y arriver sans trop trainer. Sauf que la traversée de Florenville niveau repère des GR (les fameuses bandes blanches et rouges) est assez fastidieuse. Soit on ne les voit pas bien, soit on a carrément eu le souci d’avoir des repères qui avaient été enlevés (zone avec des nouvelles constructions). Tout cela nous fait tourner en rond sous la pluie un petit moment.

Auprès de mon arbre je vivais heureux

Très beau paysage pris à Florenville

Une fois sorti de Florenville, on retrouve notre forêt que l’on affectionne, toujours sous la pluie. L’ambiance est au silence. On est concentré sur nos foulées et nos courbatures n’aident pas à déserrer les dents.

Je vois un peu après ce passage dans la forêt des écriteaux qui parlent de s’adresser au bureau de la mairie pour avoir des informations. Je réalise que l’on est en fait passé du côté de la frontière française. Je verrai en regardant le tracé par après qu’effectivement sur la fin, il y a quelques kilomètres côté de français avant de repasser finalement en Belgique. Nous on ne fait que suivre le GR129 :-)

L’arrivée

C’est finalement avec étonnement après seulement 43km côté GPS (pour 54km en réalité) que l’on arrive sur un petit parking que l’on connait bien puisqu’on l’avait repéré pour se garer à l’arrivée la veille! On y est donc déjà! On marche encore quelques minutes et on a alors en visuel la très belle abbaye d’Orval.

On est heureux d’en avoir terminé malgré ce temps! On profitera évidemment pour se boire un Orval (oui oui « un », les puristes vous le diront) avant de revenir chacun chez soit pour fêter notre exploit du jour. Une marche de 54km en moins de 13 heures pauses comprises, on était fier de nous.

Belle tête de vainqueur mais content d’être arrivé avec l’abbaye d’Orval en fond.

À la prochaine

J’espère que ce récit vous aura donné envie de faire pareil. Un conseil que j’aurai appris à mes dépends: prenez beaucoup d’eau genre 4 litres au moins. Tant pis si c’est lourd mais si votre tracé se passe essentiellement en forêt, vous devez être en complète autonomie et l’eau est vitale évidemment. J’aurai eu énormément de courbatures le jour J mais heureusement elles sont vite disparues dès le lendemain car je me suis bien réhydraté après. Non je ne compte pas la bière prise à l’arrivée dedans ;-)

L’expérience fut en tout cas très sympa pour nous deux et on compte ben remettre cela dès que possible!

Résultat sur Strava de la journée

Published inCourse à pied

2 Comments

  1. Tom Tom

    Merci mon cher mqxou ! Ben oui mais j’ai eu un seul cimetière sur notre tracé et je n’ai pas vu de robinet… Bon je serai peut-être aussi un peu plus regardant lors de la préparation pour en avoir plus quitte à faire de petites détours. Depuis j’ai refait 2 ou 3 randonnées et j’ai pris 3 litres avec moi. Un peu lourd mais je suis autonome ;-) Sympa ta solution, merci, je vais regarder pour une prochaine rando.

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